Dans un contexte de retour en force de certaines maladies infectieuses, la vaccination reste un pilier de santé publique essentiel. Pour les entreprises, intégrer cette dimension dans une politique de prévention globale peut générer des bénéfices mesurables comme la réduction de l’absentéisme, la protection des équipes, et la contribution au bien-être collectif.
L’alerte sanitaire actuelle de la rougeole…
Depuis début 2025, plusieurs foyers épidémiques de rougeole ont été signalés en Europe, y compris en Belgique. Une résurgence qui s’explique en grande partie par une couverture vaccinale insuffisante dans certaines classes d’âge. Le vaccin RRO (Rougeole-Rubéole-Oreillons), administré en deux doses, est très efficace. Pourtant, de nombreux adultes ignorent qu’ils ne sont pas correctement protégés. Or, la rougeole n’est pas une “maladie bénigne” : dans 1 cas sur 1 000, elle entraîne des complications graves, comme une encéphalite ou une pneumonie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé que pour éradiquer la rougeole, 95 % de la population doit être vaccinée. Or en Belgique, cette couverture plafonne parfois sous les 90 % dans certaines tranches d’âge. Les entreprises peuvent jouer un rôle de relais, en rappelant à leurs collaborateurs la nécessité de vérifier leur statut vaccinal, notamment pour les personnes nées après 1980.
À chaque âge ses rappels
Contrairement aux idées reçues, la vaccination ne s’arrête pas à l’enfance. Elle accompagne chaque phase de la vie active. Même vacciné à l’adolescence, un rappel contre le tétanos est recommandé tous les 10 ans. On y ajoute la vaccination contre les méningocoques ACWY chez les jeunes adultes.
Quant aux personnes plus seniors elles doivent penser au vaccin contre la grippe, le Covid, les pneumocoques et le zona, mais aussi depuis peu au vaccin contre le VRS (virus respiratoire syncytial), pour ceux présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.
On notera également l’importance des vaccins à envisager en fonction du contexte professionnel. Par exemple, les personnes travaillant dans la petite enfance, dans les soins ou en milieu carcéral peuvent être concernées par une vaccination contre l’hépatite A ou B. Les voyageurs d’affaires peuvent aussi nécessiter des vaccins spécifiques, comme ceux contre la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, l’hépatite A et B, la méningite et dans certains cas la dengue. Sans oublier l’encéphalite à tiques, l’encéphalite japonaise ou la rage, selon les destinations.
Une stratégie de santé globale
Pour les RH, proposer un bilan vaccinal aux collaborateurs n’est pas seulement une démarche sanitaire : c’est aussi une action de responsabilité sociale. Inscrire la prévention vaccinale dans la politique de santé d’une entreprise n’est ni coûteux ni complexe. Il suffit souvent d’un message clair et d’un relais médical disponible.
Les employeurs qui s’engagent dans cette voie témoignent d’une vision proactive, soucieuse de concilier performance durable et respect du capital humain. La vaccination n’est pas un acte individuel isolé : c’est un levier collectif, au cœur de la prévention moderne.
