Chaque année, près de 8 femmes sur 1.000 en Belgique sont touchées par un cancer du sein. Un dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison. Le Dr Mohd Yusoff détaille le déroulement d’un bilan sénologique et revient sur quelques idées reçues.
En quoi consiste un bilan sénologique au Centre médical Médicis ?
Dr Mohd Yusoff : Le bilan comprend deux examens qui se complètent : la mammographie et l’échographie. Le bilan complet peut commencer dès 40 ans et il est réalisé par le médecin radiologue. Cela permet une analyse plus fine et personnalisée et, toujours, avec une double lecture du résultat. Après cette double lecture, une échographie peut être réalisée dans un second temps, toujours par un radiologue.
L’avantage du Centre, c’est la prise en charge complète. En cas de lésion suspecte, nous pouvons organiser une biopsie sur place. Une consultation spécifique a lieu chaque semaine avec un gynécologue et notre équipe de radiologues. En quelques jours, la patiente connaît son diagnostic, ce qui réduit énormément le stress lié à l’attente.
Quelles sont les anomalies les plus souvent détectées ?
Dans la grande majorité des cas, il s’agit de lésions bénignes : des kystes, des fibro-adénomes… En Belgique, environ 8 femmes sur 1.000 développent un cancer du sein chaque année. Mais sans dépistage, il risque d’être découvert plus tard, avec des traitements plus lourds. La mammographie en elle-même dure moins de cinq minutes : un inconfort très court qui peut sauver une vie.
Quels sont les principaux facteurs de risque auxquels il faut penser ?
Certains sont liés à l’histoire familiale : les antécédents de cancer augmentent le risque, et dans certains cas, nous recommandons un dépistage génétique pour identifier la présence éventuelle de gènes prédisposants. D’autres facteurs sont comportementaux : tabac, obésité, déséquilibre hormonal…
On imagine un examen douloureux. Est-ce un frein pour certaines patientes ?
C’est l’une des plus grandes idées reçues ! Je dirais que l’examen peut être désagréable, inconfortable, mais il est rapide. Et puis, nous prenons le temps d’expliquer chaque étape, de discuter, parfois même de détourner la conversation pour détendre la patiente. Dans la majorité des cas, elles repartent rassurées en disant « Finalement, ce n’était rien du tout ! ».
L’évolution de la technologie a-t-elle confirmé l’importance de la santé préventive ?
Complètement. Les machines d’aujourd’hui offrent une qualité d’image exceptionnelle : mammographes haute définition, échographes beaucoup plus précis, logiciels d’analyse performants. Nous détectons des anomalies plus petites, plus tôt, et avec une meilleure fiabilité qu’il y a trente ans.
Si vous deviez convaincre une femme d’adopter cet examen en une phrase ?
Je lui dirais : « La santé a un coût, mais elle n’a pas de prix ». Ces cinq minutes d’examen peuvent offrir la chance d’une vie meilleure, et parfois, simplement, de la sauver. »